mardi 9 juillet 2013

Trajectoires

Maris était devenu mon associé dans le label que j’avais fondé aux Etats Unis avec comme but « promouvoir »  la musique Européenne ; d’ailleurs je l’appelais « Europa records ».

Parmi les premiers enregistrements que je distribuais ainsi Stéphane Grappelli, Mike Westbrook, mais telle la musique  sans frontières, bientôt suivis par Nana Vasconcelos, Sugar Blue, Chet Baker, et d’autres qui n’étaient pas franchement « Européens ».

Maris Embiricos était l’opposé de moi, riche héritier d’une famille d’armateurs Grecs, dilettante, il habitait un hotel particulier luxueux adonnant le square du Ranelagh dans le 16e arrondissement de Paris. D’ailleurs en lui rendant visit ce fut la premiere fois que je découvrais un ascenseur intérieur d’un immeuble qui ne faisait pas plus de trois étages. Curieusement je ne me rappelle plus comment nous nous étions connus mais une chose nous rapprochait, l’amour de la musique.

Nous ne restèrent pas très longtemps associés, trop nous séparait, moi la survie, lui la hausse ou la baisse de ses actions à la bourse de New York. Néanmoins les quelques mois pendant lesquels nous furent associes il n’hésitât pas à mettre à contribution quelques-unes des relations de son père…Raymond Loewy et Herbert Von Karajan. Au premier, l’inventeur du concept du Design Industriel  il demanda de créer notre premier logo. Cela pris un certain temps mais un après-midi Maris me montra un dessin griffonné qui représentai notre futur logo. Un peu gené il me dit, « tu sais  il est très vieux mais son équipe va le terminer. En effet quelque temps après une belle planche nous fut présentée avec le logo en noir et blanc. Je le trouvais un peu « corporate » disons académique, mais apres tout c’était un logo de Raymond Loewy, ou disons plus modestement en partie, et il figura sur nos disques pendant quelques temps.

Quel pouvait etre le lien entre Herbert Van Karajan, le prestigieux chef d’orchestre allemand et Maris Embiricos ? D’un air mystérieux  et confidentiel il m’apprit que celui-ci était d’origine grecque et que même il s’appelait en fait Herbert Karayiannis ou Karajanopoulos, je ne m’en souviens plus exactement, mais il me demanda de pas le répéter. Son père et lui devait etre proche et très amis car Maris me fit lire un petit mot d’encouragement écrit de la main même du Maitre lui souhaitant bonne chance dans un projet qu’il soutenait de tout cœur car lié à la musique.

Je n’ai pas revu Maris depuis cet époque et j’espère qu’il a précieusement conservé cette lettre. Je ne suis pas certain qu’il n’ait jamais travaillé, ou disons dans le sens que je donne au mot travail, mais je suis certain qu’il aime toujours passionnément la musique, comme moi.

Extrait du livre « Yannick n’est pas Bob », Ebook disponible sur Amazon .fr

 

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