Parmi les premiers enregistrements que je distribuais ainsi Stéphane
Grappelli, Mike Westbrook, mais telle la musique sans frontières, bientôt suivis par Nana
Vasconcelos, Sugar Blue, Chet Baker, et d’autres qui n’étaient pas franchement « Européens ».
Maris Embiricos était l’opposé de moi, riche héritier d’une
famille d’armateurs Grecs, dilettante, il habitait un hotel particulier luxueux
adonnant le square du Ranelagh dans le 16e arrondissement de Paris.
D’ailleurs en lui rendant visit ce fut la premiere fois que je découvrais un
ascenseur intérieur d’un immeuble qui ne faisait pas plus de trois étages. Curieusement
je ne me rappelle plus comment nous nous étions connus mais une chose nous rapprochait,
l’amour de la musique.
Nous ne restèrent pas très longtemps associés, trop nous séparait,
moi la survie, lui la hausse ou la baisse de ses actions à la bourse de New
York. Néanmoins les quelques mois pendant lesquels nous furent associes il n’hésitât
pas à mettre à contribution quelques-unes des relations de son père…Raymond
Loewy et Herbert Von Karajan. Au premier, l’inventeur du concept du Design
Industriel il demanda de créer notre premier
logo. Cela pris un certain temps mais un après-midi Maris me montra un dessin griffonné
qui représentai notre futur logo. Un peu gené il me dit, « tu sais il est très vieux mais son équipe va le
terminer. En effet quelque temps après une belle planche nous fut présentée
avec le logo en noir et blanc. Je le trouvais un peu « corporate »
disons académique, mais apres tout c’était un logo de Raymond Loewy, ou disons
plus modestement en partie, et il figura sur nos disques pendant quelques temps.
Quel pouvait etre le lien entre Herbert Van Karajan, le prestigieux
chef d’orchestre allemand et Maris Embiricos ? D’un air mystérieux et confidentiel il m’apprit que celui-ci était
d’origine grecque et que même il s’appelait en fait Herbert Karayiannis ou
Karajanopoulos, je ne m’en souviens plus exactement, mais il me demanda de pas
le répéter. Son père et lui devait etre proche et très amis car Maris me fit
lire un petit mot d’encouragement écrit de la main même du Maitre lui souhaitant
bonne chance dans un projet qu’il soutenait de tout cœur car lié à la musique.
Je n’ai pas revu Maris depuis cet époque et j’espère qu’il a
précieusement conservé cette lettre. Je ne suis pas certain qu’il n’ait jamais
travaillé, ou disons dans le sens que je donne au mot travail, mais je suis
certain qu’il aime toujours passionnément la musique, comme moi.
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