Robert Goldman n’avait pas abandonné le projet de
faire supporter à Yannick les coûts de la console supplémentaire utilisée
pendant la tournée Ricard. Tout ceci me semblait déjà si lointain… J’avais clairement
exprimé ma position : les ventes de l’album, désormais très encourageantes,
approchant le chiffre magique de 100 000, c’est-à-dire du fameux disque d’or,
laissaient envisager à notre producteur d’intéressants profits. Tout ceci ne
ressemblait en rien à la générosité à laquelle m’avait habitué Chris Blackwell ;
dans une situation semblable, il n’aurait pas insisté pour une somme
insignifiante eu égard aux gains financiers qui seraient bientôt générés.
Yannick n’avait encore rien perçu, si ce n’était l’avance du premier album,
qu’il avait en partie rétrocédée à ses musiciens, et dont 75 000 francs
m’avaient été réglés comme le prévoyait ma commission de 20 % de notre
contrat. L’Olympia, considéré comme un concert à caractère promotionnel, un
investissement, ne nous avait rien rapporté, ni à lui ni à moi, solidaire de « mon
artiste ».
Robert m’écrivit : « Fais-moi savoir la
somme qui te semble normale de mettre en avance complémentaire sur les royalties,
ensuite nous en parlerons ou non à Yannick ».
Je répondis, espérant clore le sujet de façon
définitive : « Rien ne justifie que Yann ait à payer des frais de la
tournée Ricard ».
La suggestion que je pourrais ne pas en parler à
Yannick m’étonnait, car bien évidemment, dans le cas d’une transaction telle
que Robert la désirait, je lui en aurais parlé et aurais surtout demandé son
accord.
Robert insista : « Je dois t’avouer que
ta position me déçoit beaucoup. Je me doutais que tu n’accepterais pas les
120 000 francs, mais rien ne me semble si injuste. Puis-je te demander de
reconsidérer ta position ? Nos discussions laissaient entendre que vous en
prendriez un peu à votre charge... »
Dans le but de clore ce dossier, j’écrivis : « Demander
à Yannick de payer la différence n’est ni juste ni acceptable. Je souhaiterais que
nous en restions là et ne pas continuer ces discussions dans le prochain siècle »
« Tu n’as pas de parole. Oublie-moi ! »,
me répondit-il.
J’appris par la suite qu’il écrivit à Yannick.
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